Conférence de presse du 25 novembre 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian

2021-11-25 19:00

Le Premier Ministre du Conseil des Affaires d’État Li Keqiang participera le 29 novembre, par liaison vidéo depuis Beijing, à la 59e session annuelle de l’Organisation consultative juridique afro-asiatique (AALCO) et y prononcera un discours. La réunion se tiendra à Hong Kong.

Le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi participera le 26 novembre par liaison vidéo à la 18e Réunion des Ministres des Affaires étrangères de la Chine, de la Russie et de l’Inde.

MASTV : Le 24 novembre, le Parti social-démocrate (SPD), les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP) de l’Allemagne ont tenu une conférence de presse conjointe, lors de laquelle ils ont annoncé l’achèvement des négociations sur la formation d’une coalition gouvernementale et ont officiellement publié l’accord de coalition. Cet accord implique des questions liées à la Chine telles que Taiwan, la Mer de Chine méridionale, le Xinjiang et Hong Kong. Quels sont les commentaires de la Chine à cet égard ? Quels sont ses points de vue sur le développement des relations bilatérales après la formation du nouveau gouvernement allemand ?

Zhao Lijian : La Chine attache de l’importance au partenariat stratégique global sino-allemand, et est d’avis que le bon développement des relations bilatérales répond aux intérêts communs des deux pays et de leurs peuples, et contribue à favoriser les échanges et la coopération entre la Chine et l’Europe. L’année prochaine marquera le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Allemagne. Nous espérons que le nouveau gouvernement allemand poursuivra sa politique pragmatique à l’égard de la Chine, ira dans le même sens que la Chine, développera les relations bilatérales sur la base du respect mutuel, de l’égalité et des bénéfices mutuels, et se concentrera sur la promotion de la coopération pragmatique sino-allemande dans divers domaines.

Je tiens à souligner que les questions liées à Taiwan, à la Mer de Chine méridionale, au Xinjiang et à Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine, et touchent à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays. Les gouvernements allemands successifs ont tous poursuivi la politique d’une seule Chine. Nous espérons voir le nouveau gouvernement allemand continuer de poursuivre cette politique, respecter les intérêts vitaux de la Chine et maintenir le fondement politique des relations bilatérales.

Beijing Daily : Vous venez d’annoncer que le Premier Ministre Li Keqiang participera à la cérémonie d’ouverture de la 59e session annuelle de l’Organisation consultative juridique afro-asiatique (AALCO). Pourriez-vous présenter davantage d’informations sur cette réunion ?

Zhao Lijian : L’AALCO est la seule plateforme de coopération dédiée au droit international couvrant l’Asie et l’Afrique. La 59e session annuelle de l’AALCO sera la troisième session annuelle organisée par la Chine. Il s’agit aussi de la deuxième participation du Premier Ministre Li Keqiang à la cérémonie d’ouverture de la session annuelle après celle de 2015, ce qui démontre pleinement l’importance accordée par le gouvernement chinois à l’AALCO. La Chine est disposée à travailler avec les pays asiatiques et africains pour continuer à faire rayonner l’esprit de Bandung, sauvegarder conjointement le droit international et promouvoir l’État de droit international.

Dragon TV : Lors de la septième réunion du Comité Chine-Russie pour la coopération parlementaire le 23 novembre, le Président de la Commission de la sécurité et de la lutte contre la corruption de la Douma d’État russe Vassili Piskarev a déclaré qu’en organisant un « sommet des dirigeants pour la démocratie », les États-Unis visaient à tracer une ligne entre « nous » et « les autres » et créer la division. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La communauté internationale voit de plus en plus clairement quel est le véritable objectif de l’organisation par les États-Unis de ce soi-disant « sommet des dirigeants pour la démocratie ». Nous devons non seulement écouter ce que disent les États-Unis, mais aussi regarder ce qu’ils font. Les États-Unis s’engagent-ils dans de « petits clans » et de « petits cercles » au nom de la démocratie pour contenir et réprimer d’autres pays et inciter à la division et à la confrontation ? Il n’est pas difficile pour la communauté internationale de porter un jugement correct et objectif basé sur des faits.

Je tiens à souligner que l’humanité tout entière est une communauté d’avenir partagé et que la division délibérément créée entre « nous » et « les autres » n’est pas propice à la paix ni à la stabilité stratégique du monde. Les « nous », je le crains, sont aussi divisés en classes fortement hiérarchisées. Il y a assez de leçons à cet égard. La démocratie n’est pas un brevet détenu par un certain pays, mais une valeur commune de toute l’humanité. Il n’existe pas de forme unique de démocratie ni de moyen unique pour la réaliser. Aucun pays n’a le droit de monopoliser la définition et la juridiction en matière de démocratie.

La démocratie n’est pas un ornement. Il faut s’attacher davantage à l’efficacité du fonctionnement plutôt qu’à des slogans. Aux États-Unis, la polarisation politique, le déchirement social et une démocratie de plus en plus vide de sens ont conduit à un mécontentement accru de la population. Le soi-disant « sommet pour la démocratie » doit se concentrer sur l’examen des problèmes démocratiques aux États-Unis et proposer des mesures concrètes et pratiques pour y remédier. Les États-Unis s’obstinent à imposer le « modèle démocratique » au style occidental à d’autres pays, même recourent au « changement de régime » et tentent d’instrumentaliser la démocratie pour poursuivre leurs stratégies mondiales et leurs intérêts géopolitiques.Cela est en soi la plus grande atteinte aux valeurs démocratiques. Il va à l’encontre de la tendance de l’époque et n’obtiendra aucun soutien du peuple.

CCTV : Selon des reportages, le 23 novembre, le Premier Ministre cambodgien Hun Sen et l’Ambassadeur de Chine au Cambodge ont participé ensemble à la cérémonie d’inauguration du pont de l’amitié Cambodge-Chine de Stung Trang-Kroch Chhmar sur le Mékong et de mise en chantier de la route nationale 71C. Lors de la cérémonie, Hun Sen a dit que la Chine nous accordait toujours des soutiens selon nos besoins réels, tandis que les autres contournaient toujours les sujets qui nous intéressent en nous demandant de faire autre chose. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le Premier Ministre Hun Sen a bien raison. Il a dit la vérité avec toute sincérité. La Chine et le Cambodge sont des « amis de fer » et des voisins proches. Nous nous entraidons toujours et nous soutenons fermement l’un et l’autre. La Chine fournit toujours, dans la mesure de ses capacités, des aides opportunes et fortes au développement socio-économique du Cambodge, ce qui est conforme à l’esprit de la communauté d’avenir partagé Chine-Cambodge.

Le Président Xi Jinping a récemment avancé l’Initiative pour le Développement Mondial, dont l’objectif est de promouvoir les efforts conjoints de la communauté internationale pour relever les défis, favoriser la reprise économique mondiale et mettre pleinement en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. La Chine est prête à poursuivre une coopération étroite avec le Cambodge dans le cadre de cette initiative et à continuer de fournir une aide au développement du Cambodge afin d’apporter davantage de bénéfices au peuple cambodgien.

China Review News : Selon des reportages, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a tenu hier une réunion de son Conseil des gouverneurs. Sur proposition de la Chine, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a rapidement ajouté, après des consultations concertées, un sujet particulier et formel dans l’ordre du jour pour spécialement discuter des questions liées à la coopération entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en matière de sous-marins nucléaires. Pourriez-vous présenter plus d’informations ?

Zhao Lijian : La Chine a exprimé à plusieurs reprises sa grave préoccupation et sa ferme opposition à l’égard de la coopération entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en matière de sous-marins nucléaires. Sur proposition de la Chine, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a inscrit le sujet lié à cette coopération dans l’ordre du jour formel de la réunion. Il s’agit d’une bonne étape vers la résolution adéquate de ce dossier. La coopération entre les trois pays en matière de sous-marins nucléaires implique des questions politiques, juridiques et techniques. La Chine posera ces questions à l’occasion de la réunion et aura d’amples discussions avec toutes les parties.

Ce que je tiens à souligner, c’est que la coopération entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en matière de sous-marins nucléaires touche à l’intégrité, à la validité et à l’autorité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), et concerne l’ordre sécuritaire international, ainsi que la sécurité et la stabilité régionales et mondiales. Il faut trouver une solution acceptable pour toutes les parties sous condition de participation universelle de la communauté internationale. Jusqu’à ce que toutes les parties parviennent à un consensus à ce sujet, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ne doivent pas faire avancer leur coopération en matière de sous-marins nucléaires et le Secrétariat de l’AIEA ne doit pas discuter avec les trois pays des soi-disant arrangements sur la garantie et la surveillance de la coopération.

RCI : Selon des reportages, après que la Chine a déclaré qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour répondre à l’autorisation de la Lituanie pour que les autorités de Taiwan créent un soi-disant « Bureau de représentation de Taiwan en Lituanie », la Ministre lituanienne de l’Économie et de l’Innovation a révélé que son pays signera avec les États-Unis un accord de crédit à l’exportation de 600 millions de dollars américains. Selon des médias, la Lituanie obtiendra le soutien commercial des États-Unis après qu’elle a exaspéré la Chine sur la question liée à Taiwan. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le reportage que vous avez mentionné montre une fois de plus que derrière l’acte provocateur de la Lituanie, il y a un maître de marionnette qui l’a encouragé et manipulé. La communauté internationale le voit clairement.

Je tiens à souligner qu’il est immoral et dangereux pour la Lituanie de sacrifier sans hésitation la souveraineté de la Chine en échange des prêts. Au mépris de son engagement, des déclarations solennelles de la Chine et de la justice internationale, la Lituanie a pris les marrons dans le feu pour le plaisir d’un certain grand pays, et elle finira par payer le prix.

Afin d’atteindre leurs objectifs politiques égoïstes, les États-Unis ont épuisé tous les moyens pour faire obéir d’autres pays par force et argent, et en faire des boucs émissaires. Cet acte n’est en aucun cas ce qu’un pays responsable devait faire. En fin de compte, cela ne fera que nuire aux autres et à eux-mêmes.

Macao Monthly : Selon des reportages, le Ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis, en visite aux États-Unis, a dit le 24 novembre qu’il avait discuté avec de hauts responsables américains de la possibilité pour la Lituanie de se rendre moins dépendante de la Chine. Il a dit : « La plus grande “leçon que la Lituanie a apprise est que la coercition économique ne signifie pas nécessairement que le pays doit renoncer à prendre des décisions indépendantes en matière de politique étrangère ». Selon lui, la Lituanie connaîtra des difficultés à court terme, mais elle s’y adaptera et sera un modèle pour les autres pays sur la façon de résister à une telle pression. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Au mépris de la position solennelle de la Chine, de l’intérêt général des relations entre les deux pays ainsi que des normes fondamentales régissant les relations internationales, la Lituanie a ouvertement créé la fausse illusion d’« une Chine, un Taiwan » sur la scène internationale, créant ainsi un grave précédent. La Chine apportera certainement des réponses résolues et nécessaires à toutes les provocations portant atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine. Ceux qui agissent de mauvaise foi et s’enfoncent dans la voie erronée ne finiront que par assumer toutes les conséquences de leurs propres erreurs.

Si le gouvernement lituanien prend encore des décisions indépendantes dans sa politique étrangère, comme l’a dit le Ministre lituanien des Affaires étrangères, je voudrais alors demander ce que fait le Ministre aux États-Unis en ce moment.

Global Times : Comme nous le savons, les États-Unis, autoproclamés « phare des droits de l’homme », s’acharnent toujours à « examiner » la situation des droits de l’homme dans d’autres pays sous prétexte des droits de l’homme, et font souvent des remarques condescendantes là-dessus. Cependant, nous avons remarqué que Fernand de Varennes, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les questions relatives aux minorités, avait publié une déclaration à la presse le 22 novembre, à l’issue d’une visite de deux semaines aux États-Unis, pour exposer la discrimination systématique qui a lieu aux États-Uniscontre divers groupes minoritaires et sur des fronts divers, dont les élections, l’éducation, la religion, la justice pénale et les crimes de haine. Il a souligné que l’antisémitisme, les discours anti-asiatiques, la haine contre l’Islam, le dénigrement et la diffamation de la communauté latine, ainsi que les sentiments anti-immigrants et xénophobes étaient tous en hausse dans tout le pays en atteignant des niveaux record. En indiquant également que les États-Unis ne disposaient pas d’une législation nationale complète sur les droits de l’homme qui soit plus conforme à leurs obligations internationales en la matière, le Rapporteur les a exhortés à réviser profondément leur législation afin de prévenir l’augmentation de l’exclusion, de la discrimination, des discours de haine et des crimes contre les groupes minoritaires. Quels sont vos commentaires à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous avons pris note de la déclaration concernée. La question que vous venez de poser est un peu longue, ce qui montre que les médias ont accordé une large couverture à ce sujet. Cela reflète la préoccupation générale et les graves inquiétudes de la communauté internationale à l’égard de la situation actuelle des droits de l’homme aux États-Unis, en particulier la détérioration continue de la situation des groupes minoritaires en la matière dans le pays.

La déclaration fait remarquer avec acuité que « les États-Unis sont une nation de paradoxes lorsqu’il s’agit des droits de l’homme et des groupes minoritaires. » D’une part, ayant commis un génocide et une discrimination raciale systématique à l’encontre des Amérindiens, les États-Unis rendent des gens comme George Floyd « incapables de respirer », traitent les résidents de leurs territoires d’outre-mer comme des « citoyens de second ordre » et observent avec indifférence les minorités ethniques qui vivent dans la peur et sous la menace de graves crimes de haine ; d’autre part, obsédés par la manipulation politique et la soi-disant diplomatie des droits de l’homme sur le plan international, les États-Unis utilisent les droits de l’homme comme un outil pour s’immiscer dans les affaires intérieures d’autrui. Dans le rapport sur les droits de l’homme qu’ils publient chaque année, les États-Unis font toujours des remarques irresponsables sur la situation des droits de l’homme dans d’autres pays tout en restant muets sur leur propre situation en la matière. Cela révèle pleinement le « deux poids deux mesures » et l’hypocrisie des États-Unis sur les droits de l’homme.

Je me demande d’où viennent la qualification et le courage des États-Unis, dont la situation domestique des droits de l’homme est « criblée de trous », de se prendre pour un « phare des droits de l’homme ». Ce que les États-Unis doivent faire, c’est faire face à leurs propres problèmes en matière de droits de l’homme et s’occuper de leurs propres affaires, au lieu d’accuser les autres pays et de faire pression sur eux à tout bout de champ et de s’ingérer dans les affaires intérieures d’autrui en utilisant les droits de l’homme comme couverture.

China News Service : Vous venez de dire que la 18e Réunion des Ministres des Affaires étrangères de la Chine, de la Russie et de l’Inde se tiendra bientôt. Quels seront les principaux sujets de la réunion ? Quelles sont les attentes de la Chine ?

Zhao Lijian : Lors de la réunion, les Ministres des Affaires étrangères de la Chine, de la Russie et de l’Inde mèneront des discussions approfondies autour des sujets tels que la lutte contre la COVID-19, le multilatéralisme ainsi que les points chauds internationaux et régionaux.

À l’heure actuelle, dans le contexte du chevauchement des changements et d’une pandémie jamais vus depuis un siècle, le monde est entré à un rythme accéléré dans une période de turbulences et de transformations. En tant que pays majeurs ayant une influence mondiale et économies de marché émergent les plus représentatives, la Chine, la Russie et l’Inde partagent des positions similaires et assument des responsabilités importantes en matière de promotion de la paix, de la stabilité et du développement dans le monde.La Chine espère profiter de cette réunion pour renforcer la communication, améliorer la confiance mutuelle et établir un consensus avec la Russie et l’Inde, tout en envoyant des messages positifs à l’extérieur sur la mise en pratique du véritable multilatéralisme, la promotion de la démocratisation des relations internationales, la lutte conjointe contre l’épidémie, la promotion de la reprise économique ainsi que sur le maintien de la paix et de la stabilité mondiales, en vue d’injecter davantage de stabilité et d’énergie positive au monde confronté aux changements et au chaos.

MASTV : Selon des reportages, le Bureau de l’industrie et de la sécurité (BIS) du Département américain du Commerce a annoncé inclure 27 entités et individus sur sa soi-disant « liste d’entités », dont 12 sociétés chinoises. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Les États-Unis ont à plusieurs reprises abusé du concept de sécurité nationale et du pouvoir d’État pour réprimer de façon injustifiée les entreprises chinoises. Cela gravement nuit aux intérêts des entreprises chinoises, sape arbitrairement l’ordre économique et commercial international et les règles du libre-échange, et sérieusement menace les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales. On peut dire que les États-Unis n’ont presque pas de limites.

La Chine s’oppose fermement aux mesures concernées des États-Unis et leur demande de remédier immédiatement à leur erreur. La Chine se réserve le droit de prendre des contre-mesures nécessaires à l’égard des États-Unis et prendra toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder résolument les droits et intérêts légaux des entreprises chinoises.

Bloomberg : En ce qui concerne la coopération entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en matière de sous-marins nucléaires, la Chine a-t-elle présenté sa proposition concernée lors de la Réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA tenue à Vienne ? Quand le Conseil des gouverneurs de l’AIEA discutera de ce sujet ? Y a-t-il un consensus en la matière ? Pourriez-vous fournir plus de détails ?

Zhao Lijian : Je viens de présenter les informations concernées. L’AIEA a tenu hier une réunion de son Conseil des gouverneurs. Sur proposition de la partie chinoise, le Conseil des gouverneurs a ajouté, après des consultations concertées, un sujet particulier et formel dans l’ordre du jour, afin de spécialement discuter des questions liées à la coopération entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en matière de sous-marins nucléaires.

Shenzhen TV : Le Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a critiqué la coopération Chine-Afrique dans une récente interview accordée au Monde. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous avons noté les reportages concernés. Les remarques du Ministre français des Affaires étrangères ne correspondent pas à la réalité. La Chine les trouve choquantes. Le peuple africain est le mieux placé pour juger des résultats de la coopération sino-africaine. Il y a quelques jours, j’ai mentionné un rapport d’Afrobarometer, institut de sondage africain. Ce rapport montre que 63 % des personnes interrogées estiment que l’influence politique et économique de la Chine sur leur pays est « plutôt positive » ou « très positive ».

La Chine est un vieil, vrai et bon ami du peuple africain. La Chine reste le premier partenaire commercial de l’Afrique pendant 12 années consécutives. Depuis la création du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), les entreprises chinoises ont construit ou modernisé plus de 10 000 kilomètres de chemins de fer et près de 100 000 kilomètres de routes en Afrique, créant plus de 4,5 millions d’emplois. Tout cela a stimulé le développement de l’Afrique et a amélioré le niveau de vie des habitants locaux, comme en a témoigné la communauté internationale. En outre, les pays africains ont tous hautement apprécié la coopération sino-africaine en matière d’investissements et de financement, qui respecte toujours la volonté de la partie africaine, se base sur les besoins réels de l’Afrique et suit la philosophie du développement intensif et durable. Ceux qui tentent de dénigrer la coopération sino-africaine ne trouveront pas d’audience en Afrique.

La 8e Conférence ministérielle du FCSA se tiendra bientôt au Sénégal. À l’heure actuelle, les dirigeants et les Ministres des Affaires étrangères des pays africains attendent avec impatience à y participer, ce qui est la preuve la plus forte de la pleine reconnaissance et du soutien de la partie africaine à l’égard de la coopération sino-africaine. La Chine garde toujours une attitude ouverte et positive en ce qui concerne la coopération entre les différentes parties de la communauté internationale et l’Afrique, et soutient la communauté internationale dans la formation de synergie efficace pour promouvoir le développement de l’Afrique. Les pays concernés doivent considérer la coopération Chine-Afrique sous un angle objectif et juste, écouter davantage la voix des amis africains, et faire plus de choses bonnes et pragmatiques pour l’Afrique.

China Review News : Selon des reportages, interrogé sur le deuxième « dialogue du partenariat pour la prospérité économique entre les États-Unis et Taiwan », le Sous-Secrétaire d’État américain Jose Fernandez a affirmé que les deux parties créeraient des contacts entre les secteurs privés des deux parties pour approfondir les liens économiques. La partie américaine a indiqué à Taiwan les mesures qu’elle pourrait prendre pour contrer la coercition économique de la Chine. Jose Fernandez a aussi déclaré que les États-Unis étaient fermement convaincus que les technologies de Huawei, dépendant du gouvernement de la Chine, n’étaient pas sûres, et que les États-Unis avaient discuté avec d’autres pays des risques et des alternatives de ces technologies. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Hier, j’ai exprimé clairement la position de la Chine sur la question concernée. La Chine s’oppose fermement à toute forme d’échange officiel entre la partie américaine et les autorités de Taiwan. Nous avons fait des démarches solennelles auprès de la partie américaine. Certains responsables américains doivent immédiatement cesser de faire des remarques irresponsables et d’envoyer des signaux erronés aux forces séparatistes prônant l’« indépendance de Taiwan ».

Nous avons également remarqué les vieux stéréotypes répétés par certains responsables américains. Je tiens à souligner que les États-Unis répriment de manière déraisonnable des entreprises étrangères par les moyens tels que la généralisation du concept de sécurité nationale, l’abus du pouvoir d’État et même la fabrication de mensonges. Les États-Unis sont un maître incontesté de la coercition, jonglant avec les moyens économiques, les menaces militaires, les prises d’otages et d’autres types de coercition. La Chine n’a rien à voir avec le mot « coercition ». Nous avertissons sévèrement certains responsables américains que toute tentative de former de petits clans dans le monde et de calomnier la Chine en déformant les faits est vouée à l’échec.

Reuters : Selon Sydney Morning Herald de l’Australie, des parlementaires australiens ont exhorté le gouvernement australien à s’engager dans un boycott diplomatique des Jeux Olympiques d’hiver de Beijing. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : La Chine a souligné à plusieurs reprises que les Jeux Olympiques d’hiver de Beijing seront une scène pour les athlètes de sports d’hiver du monde entier. Ce sont eux les protagonistes des jeux. Nous sommes fermement convaincus que sous la direction de l’esprit olympique et grâce aux efforts concertés de toutes les parties, nous offrirons au monde une édition des Jeux Olympiques simplifiée, sûre et splendide et favoriserons ensemble le développement sain de la cause sportive internationale.

La Chine s’oppose depuis toujours à toute parole et à tout acte qui politisent les sports et violent l’esprit de la Charte olympique. Cela ne fera que nuire aux intérêts des athlètes de tous les pays. Les tentatives de certains de boycotter diplomatiquement les Jeux Olympiques d’hiver sont vouées à l’échec.

China Daily : Le 23 novembre, la deuxième Chambre du Parlement des Pays-Bas a voté sur une motion soumise par certains parlementaires demandant au gouvernement néerlandais de ne pas envoyer de représentant aux Jeux Olympiques d’hiver de Beijing 2022. Soutenue par moins de la moitié de la chambre, la motion a été rejetée. Avant, lors d’un débat concerné, le Ministre néerlandais des Affaires étrangères Ben Knapen avait explicitement fait part de sa suggestion que le Parlement n’adopte pas de motion en faveur d’un boycott diplomatique des Jeux Olympiques d’hiver de Beijing. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Zhao Lijian : La communauté sportive internationale est depuis longtemps parvenue à un consensus, qualifiant les boycotts de « spectres les plus inquiétants du mouvement olympique », et s’oppose à l’unanimité à tout acte allant à l’encontre de l’esprit de la Charte olympique. Comme nous le savons, les Jeux Olympiques d’hiver de Beijing seront une scène pour les athlètes de tous les pays de rechercher l’excellence et aussi un grand rendez-vous de la communauté internationale pour renforcer la solidarité et approfondir l’amitié. La politisation du sport ne fera que décevoir les attentes ardentes de tous les athlètes olympiques d’hiver et des amateurs de sports d’hiver, et ne fera que nuire aux intérêts des athlètes de tous les pays ainsi qu’à la cause olympique internationale.

Depuis un certain temps, le Comité international olympique (CIO) et des hommes politiques de nombreux pays ont exprimé avec enthousiasme leurs meilleurs vœux et leur soutien aux Jeux Olympiques d’hiver de Beijing. Nous sommes convaincus qu’à la lumière de l’esprit olympique, de plus en plus de personnalités clairvoyantes de la communauté internationale exprimeront leur soutien aux Jeux Olympiques d’hiver de Beijing et leur opposition à la politisation du sport.

La Chine continuera de porter la vision de jeux verts, inclusifs, ouverts et intègres, et travaillera de concert avec le CIO et les pays du monde entier pour faire rayonner l’esprit olympique dit « ensemble », et présenter au monde entier un grand rendez-vous olympique simplifié, sûr et splendide.

AFP : Une question sur les émeutes dans les Îles Salomon. Selon des reportages, des manifestations ont eu lieu dans la capitale des Îles Salomon et des magasins chinois locaux ont été attaqués. Quelle est la situation actuelle des ressortissants chinois dans le pays ? Le gouvernement chinois leur conseillera-t-il de s’évacuer ?

Zhao Lijian : La Chine suit de très près le développement actuel de la situation dans les Îles Salomon et soutient les efforts du gouvernement des Îles Salomon pour mettre fin à la violence et au chaos. Nous sommes convaincus que sous la direction du Premier Ministre Manasseh Sogavare, le gouvernement des Îles Salomon pourra bientôt rétablir l’ordre social et la stabilité. Nous sommes gravement préoccupés par les attaques contre certains ressortissants et institutions chinois et avons déjà demandé au gouvernement des Îles Salomon de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité des ressortissants et institutions chinois dans le pays.

Je tiens à souligner que le principe d’une seule Chine est une norme fondamentale régissant les relations internationales. Deux ans après l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les Îles Salomon, les relations entre les deux pays ont connu un développement sain et leur coopération et leurs échanges ont enregistré des résultats fructueux dans divers domaines, tels que l’économie, le commerce, les infrastructures, l’éducation et la santé, apportant des bénéfices tangibles et du bien-être aux deux peuples. Toute tentative visant à saper le développement normal des relations sino-salomonaises est inutile.

HRTN : Le 24 novembre, un haut responsable anonyme du Département d’État américain a dit lors d’une conférence téléphonique que le Secrétaire d’État adjoint américain aux affaires de l’hémisphère occidental Brian Nichols avait conduit une délégation en visite au Honduras et avait expliqué l’importance des relations entre le Honduras et Taiwan pour les deux candidats présidentiels du Honduras, affirmant que les États-Unis espéraient voir le Honduras maintenir la situation actuelle. Les États-Unis ont également averti les pays d’Amérique centrale de prêter attention aux risques des actes chinois pour la région. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet?

Zhao Lijian : Ce dont le peuple latino-américain doit se méfier, ce ne sont pas les actes chinois, mais les actes hégémoniques de longue date des États-Unis qui considèrent les pays d’Amérique centrale comme leur « arrière-cour ». Les actes concernés des États-Unis ont violé de manière flagrante le principe d’une seule Chine, et les États-Unis ont critiqué de manière ouverte les affaires intérieures d’autrui et s’y sont violemment ingérés. S’agit-il de l’« ordre international fondé sur des règles » que les États-Unis ont toujours prôné ? Est-ce la soi-disant « démocratie » dont les États-Unis se sont toujours vantés ? À en juger par ce que les États-Unis ont fait, le soi-disant « ordre international fondé sur des règles » n’est rien de plus que de l’intimidation, et la soi-disant « démocratie » n’est rien de plus que la formation d’alliance au détriment d’autrui.

Depuis la proclamation de la Doctrine de Monroe en 1823, le spectre de la doctrine de Monroe flâne toujours en Amérique latine. L’infiltration et l’oppression faites par les États-Unis en Amérique latine sont omniprésentes, et les moyens n’ont ni tabous ni limites, comme l’intervention militaire, la subversion politique et la corruption par argent. Cela a gravement entravé le processus de développement politique et économique en Amérique latine et causé de profondes souffrances au peuple latino-américain. À ce jour, les États-Unis ne se sont jamais réveillés de leur rêve d’il y a 200 ans et continuent de considérer l’Amérique latine comme leur sphère d’influence et leur « arrière-cour ». La politique du plus fort et les actes hégémoniques des États-Unis ont longtemps été détestés par le peuple latino-américain, et ils sont voués à l’échec.

Associated Press du Pakistan : Selon des reportages, la Chine et le Pakistan ont récemment signé un accord économique et commercial qui permettra aux produits agricoles pakistanais d’accéder au marché chinois. Quels sont les commentaires du Ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le 23 novembre, les représentants de la Chine et du Pakistan ont officiellement signé le Protocole sur les exigences d’inspection et de contrôle sanitaire pour les oignons pakistanais exportés vers la Chine. Cela marque que les oignons pakistanais ont désormais l’accès au marché chinois. J’ai travaillé et vécu au Pakistan pendant de nombreuses années. Les oignons pakistanais sont bon marché et de bonne qualité, et je suis convaincu qu’ils seront appréciés par le peuple chinois.

La Chine et le Pakistan sont des partenaires de coopération stratégiques de tout temps, et les deux pays entretiennent des relations économiques et commerciales étroites. La Chine est le plus grand partenaire commercial du Pakistan depuis sept années consécutives. La Chine est disposée à travailler avec le Pakistan pour approfondir de façon continue leur commerce et étendre son ampleur, et s’unir pour construire une communauté d’avenir partagé sino-pakistanaise plus étroite dans la nouvelle ère, afin que les résultats de la coopération sino-pakistanaise profitent mieux aux deux pays et aux deux peuples.

Bloomberg : Toujours au sujet des Îles Salomon. Selon des reportages, l’Australie enverra des policiers aux Îles Salomon pour réprimer les émeutes. Quels sont les commentaires de la Chine ?

Zhao Lijian : Vous devriez poser cette question à la partie australienne.

Reuters : Les États-Unis ont clairement indiqué aux deux candidats en tête à l’élection présidentielle hondurienne qu’ils souhaitaient que le Honduras poursuive ses relations diplomatiques de longue date avec Taiwan. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Je viens d’exposer la position de la Chine sur la question concernée. Les actes de la partie américaine violent de manière flagrante le principe d’une seule Chine, et constituent une ingérence grossière dans les affaires intérieures d’autres pays. De tels actes de politique du plus fort et d’hégémonie ne trouvent aucun soutien.

Phoenix TV : Première question, selon des reportages, après avoir fait des commentaires inappropriés sur le Parti communiste chinois (PCC), le PDG de JP Morgan a publié une déclaration exprimant ses regrets et disant qu’il n’aurait pas dû faire de tels commentaires. Quels sont vos commentaires à ce sujet ? Deuxième question, le chef de la Division des Affaires étrangères du Parti libéral-démocrate du Japon Sato Masahisa a déclaré que la visite du Ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi en Chine devrait être traitée avec prudence pour éviter d’envoyer un message erroné au monde extérieur, alors que les États-Unis et des pays européens envisagent un boycott diplomatique des Jeux Olympiques d’hiver de Beijing. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : En ce qui concerne votre première question, j’ai pris note des reportages concernés et de l’introspection sincère de la personne concernée. Je pense qu’il s’agit d’une attitude appropriée et correcte et j’espère que les médias concernés arrêtent de faire du tapage autour de cette question.

Sur votre deuxième question, certain individu de la partie japonaise a lié les Jeux Olympiques d’hiver de Beijing à un programme politique bilatéral, ce qui revient en soi à politiser le sport et à profaner l’esprit olympique. La Chine s’y oppose fermement. La Chine et le Japon ont un consensus important sur leur soutien mutuel pour l’organisation des Jeux Olympiques. La Chine a apporté son soutien total à la partie japonaise pour l’organisation des Jeux Olympiques de Tokyo. La partie japonaise ne doit pas trahir sa foi.